PRENDRE CORPS – Solène Petit

Les 23, 24 et 25 mai 2025
Vernissage le jeudi 22 mai à 18h
Prendre corps est l’histoire d’une femme, de radios et chansons qui donnent faim, de métamorphoses, de deuil amoureux et de quête de soi.
“Tout corps, quel que soit sa forme, sa couleur, ou l’espace qu’il occupe ne nous appartient plus vraiment, soumis qu’il est en permanence au regard d’autrui, à son jugement ou à sa validation. Alors, pour tenter d’en reprendre le contrôle, de compenser ses “défauts” ou d’influencer l’observateur.ice, on surveille ce qu’on y met puisqu’on nous l’a toujours répété : on est ce qu’on mange. (…) Pour changer la perception de toute chose, il faut changer ses représentations.”
Nora Bouazzouni –
Prendre Corps
Installation photographique, sonore et textuelle en partenariat avec Les Bazarettes
Une création de Solène Petit
En octobre 2022, Solène Petit découvre trois cris imprimés : On ne naît pas grosse de Gabrielle Deydier, Par-delà les frontières du corps de Silvia Federici, Le Pavillon des enfants fous de Valérie Valère. Trois livres, trois voix qui s’élèvent depuis la chair. Le corps n’y est plus un objet : il est un champ de bataille, un lieu de lutte, un territoire volé qu’il faut réhabiter.
À travers ces lectures, une nécessité s’impose : interroger la manière dont le corps est perçu, façonné, nié — par soi-même autant que par les autres. Prendre Corps naît de cette urgence. L’ installation s’élabore avec les patient·e·s du Service Nutrition du Centre Hospitalier d’Arras, celles et ceux qui vivent dans, avec ou contre ce corps, contraint par les normes, les diagnostics, les regards.
Tout commence par des entretiens : récits d’identités, de troubles, de colères, de silences. Des fragments intimes, bouleversants. On y parle d’alimentation, de genre, de survie. On y pleure, on y rit. Peu à peu, se dessine un geste collectif : celui de reprendre la parole là où elle a été confisquée.
Puis vient la photographie, menée avec Vanda Spengler. Une réappropriation du regard. Une manière, pour chacun·e, de se tenir enfin face à soi-même. Il y a des craintes, des élans, des danses, des cris. Une libération. L’ image devient acte, résistance, reconstruction.
L’installation finale conjugue photographie, texte et voix. Chaque présence y trouve sa forme. Car ici, il ne s’agit pas seulement de représenter, mais de faire advenir. De faire exister, au sein de l’hôpital comme dans l’espace public, des corps que l’on regarde trop souvent sans les voir.
Prendre Corps propose un déplacement politique, poétique, profondément humain. Et peut-être, en creux, quelques miettes d’espoir dans un monde qui affame.
Conception, entretiens et mise en scène : Solène Petit,
Photographe : Vanda Spengler,
Regard extérieur : Lucas Rahon.
Témoignages des patient.es du Service nutrition du Centre Hospitalier d’Arras :
Remerciements : Un grand merci à Séverine Andrieux, Laetitia Luce et Bernadette Gruson.
Production : Mordre ta joue.
Coproduction : Centre Hospitalier d’Arras.